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Un enseignant aurait tendance à traiter ses élèves différemment, selon l’avis qu’il s’est fait d’eux en début d’année scolaire… et en fonction des comportements qu’il s’attend à voir chez eux.
C’est la 2ème étape de l’effet Pygmalion dont je parlais dans les deux articles précédents. Nous allons tout de suite voir comment cela se passe exactement…
L’effet Pygmalion ne se limiterait pas au seul domaine de l’enseignement, même si c’est sur ce domaine que portent les études des chercheurs. Et je pense que nous avons tous constaté l’effet Pygmalion un jour ou l’autre dans nos propres relations…
Par exemple au travail. Si notre chef ne nous fait pas confiance, nous nous sentirons blessés. S’il enchaîne reproches sur reproches, nous nous sentirons découragés.
A force, nous risquons de baisser les bras et de ne plus nous investir dans notre travail. Ce qui confirmerait l’idée que notre chef se faisait au départ : « Mon équipe n’est pas motivée, je dois la surveiller de près et relever la moindre erreur avant que cela ne s’aggrave ! »
Pourtant, si ce chef avait eu un avis plus positif à notre sujet, il aurait pu nous témoigner sa confiance dès le départ. Nous aurions eu envie alors, de façon tout à fait naturelle, de lui prouver qu’il avait raison de compter sur nous. Et encore une fois, notre comportement final aurait confirmé son idée de départ…
Je rappelle cette citation de Charles Schwab :
« Je n’ai pas encore trouvé l’homme qui ne s’appliquât davantage et ne fît meilleure besogne sous l’influence des encouragements que sous celle des critiques. »
On retrouve ce même effet dans un cadre plus personnel. Dans un couple par exemple. Combien de conjoints se montrent jaloux et possessifs ? Ils n’ont pas confiance en l’autre…
Or quand un membre du couple manque de confiance en l’autre, il surveille celui-ci, il l’espionne, il lui interdit de sortir… L’autre étouffe alors, il se sent mal, et c’est précisément dans ces conditions qu’il aura aura envie « d’aller voir ailleurs »…
Alors qu’en faisant confiance à l’autre et en lui témoignant son amour, le conjoint jaloux pourrait créer un climat plus sain dans lequel l’autre n’aurait aucune envie d’ « aller voir ailleurs »…
Je sais, mes exemples sont simplistes, et ce que je dis ne s’applique certainement pas à toutes les situations, mais vous voyez bien l’idée : l’image qu’on se fait des autres modifie leurs propres comportements…
C’est l’effet Pygmalion.
Je pense que dans nos relations il est important de tenir compte de l’effet Pygmalion, et de ses conséquences.
Voilà pourquoi je parle de l’effet Pygmalion sur un site qui traite de l’affirmation de soi…
Si nous voulons des relations assertives (dans lesquelles chacun s’exprime librement tout en respectant l’autre), nous devons commencer par réfléchir à nos propres représentations des choses…
Par exemple, si nous voulons faire une critique à quelqu’un, et si nous imaginons que cette critique sera mal perçue, alors il est probable que nous nous comportions d’une façon où précisément notre critique sera mal perçue… Si cela ne vous semble pas évident, lisez la suite, vous comprendrez pourquoi je dis cela…
Je disais plus haut que l’image et les attentes que nous avons des autres peuvent modifier leurs propres comportements…
L’une des raisons principales, c’est que nous nous comportons différemment avec les gens, selon l’idée que nous nous faisons d’eux. Nous les traitons différemment…
Ce « traitement différentiel », c’est ce que nous allons voir tout de suite… Je vais parler encore une fois du cas de l’enseignant et de ses élèves, puisque c’est sur ce genre de situations que portent les recherches sur l’effet Pygmalion.
Comme je le disais dans cet article précédent « Comment se produit l’effet Pygmalion : les 3 étapes… », les « prophéties auto-réalisatrices » de l’effet Pygmalion se produisent en trois étapes…
Et les traitements différentiels sont la deuxième de ces trois étapes…
Cela signifie que si un élève est influencé par les attentes de son enseignant, ce n’est pas à cause des attentes de l’enseignant elles-mêmes, mais à cause de ses comportements particuliers (eux-mêmes engendrés par ses attentes).
Les comportements particuliers de l’enseignant, on pourrait les classer en quatre grandes catégories :
- D’abord, il y a le contenu proposé par l’enseignant, et la façon dont il présente les tâches d’apprentissage.
Si l’enseignant a des attentes élevées, il proposera un contenu plus diversifié et plus difficile. Inversement, si ses attentes sont faibles, l’enseignant risque d’être moins exigeant, et choisira plutôt des méthodes efficaces mais moins coûteuses en temps, etc. - Ensuite, ce sont les sollicitations et les opportunités d’expression qui varient selon les attentes.
En effet, quand un enseignant aurait des attentes élevées, il offrirait aux élèves plus d’occasions de répondre, et plus de temps pour leurs réponses… Les élèves bénéficieraient aussi d’une plus grande autonomie et d’un plus grand temps de pratique…A l’inverse, si les attentes de l’enseignant sont plus faibles, celui-ci risque d’interroger les élèves moins souvent, avec des questions plus faciles, et risque de donner les réponses plus vite…
- Ce qui varie aussi en fonction des attentes, ce sont les réactions de l’enseignant devant les prestations des élèves.
Dans le cas d’attentes élevées, l’enseignant donnerait plus de feedback positifs précis, et en rapport avec la performance des élèves.Dans le cas d’attentes faibles, les feedback ne concerneraient plus les performances mais les attitudes en classe (manque de discipline, manque de coopération, agressivité, etc.).
- La quatrième et dernière grande catégorie concerne le climat affectif que l’enseignant développe.
Dans le cas d’attentes élevées, l’enseignant créerait un climat plus chaleureux et plus rassurant, il sourirait et regarderait ses élèves plus souvent, il les encouragerait plus et serait plus élogieux dans le cas de bonnes performances.A l’inverse, dans le cas d’attentes faibles, l’enseignant créerait un climat moins amical et plus froid (par exemple : intonations de voix plus anxiogènes), il sourirait moins et accorderait moins d’attention à ses élèves, il accepterait et utiliserait moins souvent leurs idées, il les critiquerait plus souvent en cas d’échec.
Les études ont donc prouvé que les enseignants pouvaient se comporter différemment selon leurs attentes…
Parmi toutes les différences de traitements, deux types de différences auraient des répercussions plus importantes sur les performances des élèves. Ce sont les différences liées aux contenus proposés (et les difficultés des tâches), et celles liées au climat affectif.
Nous n’avons pas encore parlé de la façon dont les élèves perçoivent ces différences…
C’est la troisième étape des prophéties auto-réalisatrices…
Et c’est ce que nous verrons dans le prochain article.
Ces infos vous pouvez les trouver TOUT DE SUITE dans la fiche de synthèse que j’ai préparée sur l’effet Pygmalion…
Dans cette fiche je liste les 4 types de conséquences sur les élèves…
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