Impossible de vous affirmer ?
Comment apprendre à vous affirmer : Téléchargez 20 exercices tout de suite !
Dans les lignes qui suivent vous allez découvrir le triangle de Karpman, qu’on appelle aussi le « triangle dramatique ».
Cet article vous concerne peut-être si aujourd’hui vous vous épuisez à aider une personne pour qui tout va (toujours) mal…
Il vous concerne aussi, peut-être, si vous vous sentez victime d’une personne ou d’une situation, et que les choses ne semblent pas vouloir s’arranger…
A travers cet article j’aimerais vous aider à faire la lumière sur cette situation qui vous pourrit la vie. Une fois que les choses seront plus claires pour vous, vous verrez que vous avez la capacité de changer les situations qui jusqu’à présent vous fatiguaient et vous gâchaient la vie.
Tenez-vous un rôle dans un triangle dramatique de Karpman ?
Ce qu’on appelle « triangle de Karpman », ou « triangle dramatique de Karpman », c’est une façon de représenter les interactions qui peuvent exister entre trois individus. Chacun de ces individus joue un rôle bien précis dans ce type d’interactions : le rôle de victime, le rôle de sauveur, ou le rôle de persécuteur.
Les sommets du triangle de Karpman représentent ces trois rôles :
Si ce triangle dramatique est appelé « triangle de Karpman », c’est parce qu’il aurait été décrit pour la première fois par le psychologue américain Stephen Karpman, dans cet article de 1968 : « Fairy Tales and Script Drama Analysis » (« Analyse des contes de fées et du scénario dramatique »).
Si on parle de « rôles » et d’ « acteurs » pour décrire ce triangle de Karpman, ce n’est pas par hasard :
Les protagonistes trouvent des intérêts inavoués dans ce jeu psychologique… Ils perçoivent la réalité de la situation de façon biaisée, et se comportent donc comme des acteurs qui joueraient une pièce de théâtre dramatique…
Et vous allez comprendre pourquoi :
Pourquoi le triangle de Karpman est une pièce de théâtre dramatique…
Chaque personne qui interagit dans le triangle de Karpman attend quelque chose de la part de son entourage, et entraîne celui-ci à jouer les rôles complémentaires.
Par exemple la victime invite l’autre à devenir le sauveur, ou le persécuteur. Et cela peut se faire de façon inconsciente à travers de simples phrases d’apparence anodines : « Pourquoi ça n’arrive toujours qu’à moi ? », « Regarde ce que tu m’as fait faire… », « Regarde tous les efforts que j’ai faits… »
Mais ça peut aussi être le sauveur qui invite l’autre à se considérer comme la victime du persécuteur…
Je vais revenir dessus…
Ce qu’il est important de comprendre, c’est que chacun des trois acteurs du triangle de Karpman trouve une réponse à ses propres attentes, lorsqu’il joue son rôle.
En fait, ce triangle dramatique serait pour chacun une sorte de solution. Car il permettrait à chacun de combler certains besoins et certaines attentes…
Et par conséquent, aucun des ces trois acteurs n’a vraiment envie que la situation ne change. Car ce serait remettre en cause cet équilibre. Ce serait devoir faire face à nouveau à ces besoins et à ces attentes… qu’il avait réussi à satisfaire…
Du coup, la victime ne cherchera pas réellement à sortir de son rôle de victime. Et le sauveur n’aidera pas vraiment la victime. Ils feront juste semblant…
C’est pour cela qu’on parle d’ « acteurs ». On a affaire à une vraie pièce de théâtre, où d’une manière ou d’une autre chacun est satisfait de son rôle, et en retire un intérêt personnel.
Notez au passage l’étrange ressemblance avec les contes pour enfants :
Blanche-Neige, la méchante belle-mère, et le prince charmant…
Cendrillon, sa famille (et plus généralement la situation difficile qu’elle vit), et le prince…
Le Chaperon Rouge, le loup, et le chasseur…
Comme vous le voyez, la victime, le persécuteur et le sauveur sont les trois protagonistes que l’on retrouve dans une « bonne » histoire dramatique…
Voyons de plus près chacun des rôles, dans la vraie vie :
Le triangle dramatique de Karpman : le rôle de la victime
Quand on découvre le triangle dramatique de Karpman pour la première fois, on peut se demander quel intérêt la victime trouve à se sentir persécutée…
Parmi les réponses à cette question, il y a celle-ci :
La personne qui tient le rôle de victime attire l’attention sur elle, et en particulier l’attention du sauveur…
Elle se dit que comme elle est une victime, elle peut se plaindre. Ce qui fait du bien…
Le fait d’être une victime signifie aussi que tout le mal qui nous arrive est dû à notre persécuteur. C’est donc une bonne excuse pour ne pas reconnaître ses responsabilités, et pour ne pas changer. « Après tout, à quoi bon essayer de changer, vu que tous les problèmes viennent de l’autre ? »
Forcément, au fond d’elle la victime n’a pas toujours envie que la situation s’arrange…
Car si la situation s’arrangeait, cela voudrait dire que cette personne n’aurait plus l’attention dont elle bénéficie, elle n’aurait plus d’excuses pour justifier ses problèmes, et ne pourrait plus cacher sa « paresse » (la paresse de prendre ses responsabilités et de faire changer les choses)…
Une personne prête à tenir le rôle de victime cherche alors à attirer un sauveur, et appelle quelqu’un d’autre à être son persécuteur. L’entourage répondra ou non à cet appel. Si personne ne répond au rôle de persécuteur, celui-ci pourra toujours être imaginé…
Voyons tout de suite qui est le sauveur dans le triangle de Karpman :
Le sauveur dans le triangle de Karpman
L’intérêt du rôle de sauveur, c’est que c’est un rôle gratifiant. Il permet d’avoir une bonne image de soi-même. Et une bonne image auprès des autres.
Le truc, c’est que le sauveur, tout comme la victime, n’a pas intérêt à ce que la situation prenne fin et s’arrange… Car une fois la situation de persécution résolue, le sauveur n’a plus de raison d’exister… et la personne qui jouait ce rôle perd alors tous les avantages qu’elle tirait d’une telle situation…
Du coup, le sauveur est une personne qui semble faire de gros efforts pour aider la victime à résoudre le problème. Mais en réalité le sauveur ne tient pas à réussir, ce qui lui permet de continuer à être le sauveur…
Dans le cas où il se « permet » de réussir, c’est qu’il en tire un bénéfice PERSONNEL : son estime de soi et son image auprès des autres en ressortent grandies, par exemple.
Mais l’estime (de soi et des autres) n’est pas le seul bénéfice que le sauveur tire de ce jeu. Il a aussi la satisfaction que quelqu’un lui fasse confiance, et il se réjouit d’avoir quelqu’un qui dépend de lui, et d’avoir du contrôle sur lui…
Et c’est bien là le problème, le sauveur place la victime en incapacité : la victime ne pourrait soit-disant pas s’en sortir sans le sauveur…
Et comme aucun des deux ne voit un intérêt à ce que la situation s’arrange… celle-ci n’est pas prête de s’améliorer…
D’ailleurs, c’est ce qui fait toute la différence avec les personnes que je vais appeler les « sauveteurs », comme les pompiers, les secouristes, ou encore les maîtres nageurs…
La différence, c’est que là où un sauveur dit « J’essaie » de t’aider, le sauveteur, lui, passe à l’action. Il n’essaie pas, il le fait…
La personne qui voit un intérêt à jouer le rôle de sauveur attend donc un persécuteur et une victime à sauver, afin de justifier sa propre existence.
L’entourage suivra alors, ou pas…
Et voici le dernier des trois rôles du triangle de Karpman, le rôle de persécuteur :
Le triangle de Karpman et le rôle du persécuteur
J’utilise le mot « persécuteur », mais on parle aussi de « bourreau ».
L’intérêt du rôle de persécuteur, c’est qu’il permet de se libérer de ses pulsions agressives sur quelqu’un d’autre, la victime.
Mais ce rôle peut aussi être un rôle imaginé par la victime et le sauveur, afin de justifier leurs existences respectives, et à défaut d’un vrai persécuteur…
D’ailleurs le persécuteur peut être autre chose qu’une personne, par exemple une maladie, un handicap, une addiction (alcoolisme), etc.
En tous cas, le persécuteur ne reste pas toujours le persécuteur… Il peut y avoir une redistribution des rôles lors d’un « coup de théâtre »…
Voyons cela :
Le triangle de Karpman et les « coups de théâtre »
Le gros problème dans un triangle dramatique de Karpman, comme je l’ai déjà dit, c’est que chacun agit dans son propre intérêt, égoïstement, sans vouloir mettre réellement fin à la situation… Malgré les affirmations de chacun, il n’y a pas de prise de responsabilité, et pas d’acte altruiste.
Les acteurs ne perçoivent pas la réalité de la situation, et en ont une perception biaisée…
Et parfois il se produit un « coup de théâtre », à la suite duquel les rôles changent et sont redistribués…
Chacun ressort de ce coup de théâtre avec des sentiments désagréables (frustration, dégoût, rage, incompréhension, solitude, etc.), et une croyance personnelle renforcée (« Il ne comprend rien, ça ne changera jamais… », « C’est toujours la même chose, les autres se fichent de moi. », « On ne peut pas faire confiance aux hommes… »,…)
Alors si aujourd’hui vous avez l’impression de jouer un rôle dans un triangle de Karpman, bravo, vous avez déjà accompli la première étape pour en sortir : la prise de conscience.
Voici d’autres conseils pour en sortir…
Mais juste avant j’aimerais faire une rapide parenthèse :
J’ai hésité avant de publier cet article, car j’avais peur de semer le doute chez les personnes affaiblies qui sont de RÉELLES victimes. Alors si mon article vous met le doute, je vous invite à approfondir le sujet, et à contacter des personnes compétentes qui sauront répondre à vos questions. De mon côté, je me limite à vous signaler l’existence de ce triangle dramatique de Karpman. C’est ensuite à vous de creuser la question, si vous le souhaitez…
Et dans le cas où vous vous sentez concerné par le triangle de Karpman, voici quelques conseils pour en sortir :
Comment sortir d’un triangle de Karpman ?
Les rôles joués dans un triangle de Karpman sont destructeurs, et conduisent à avoir une perception fausse de la réalité…
Alors si vous pensez tenir un rôle dans un triangle de Karpman, je vous invite à en sortir.
Comme je le disais à l’instant, la première chose à faire, c’est de prendre conscience des rôles qu’on joue soi-même, et de ceux que jouent les autres.
Et bien sûr, il s’agit d’être convaincu que ce jeu psychologique est un jeu néfaste : il conduit à une perception fausse de la réalité, il est destructeur, il consomme du temps et de l’énergie, etc.
Mon conseil suivant, c’est de surveiller ses sentiments au moment d’un « coup de théâtre », lorsqu’un jeu se termine (fin d’un triangle de Karpman) et laisse la place à un nouveau jeu, avec de nouveaux rôles (nouveau triangle de Karpman). Ce sont en particulier les sentiments qu’on ressent à ce moment-là (amertume, frustration, incompréhension, rage, etc.) qui nous conduisent à entrer dans un nouveau jeu. D’où l’importance de se débarrasser de ces sentiments… On peut par exemple veiller à faire rapidement autre chose, afin d’occuper son esprit…
Comme les autres rôles attendent de vous que vous entriez dans le jeu, et que vous teniez un rôle complémentaire du leur, veillez à ne pas prendre ce rôle qu’ils espèrent vous voir jouer. Une solution simple consiste à s’éloigner de la situation, soit physiquement, soit par les mots…
Je vous invite enfin à surveiller vos croyances, ces pensées que nous avons sur nous-mêmes ou sur notre environnement, et qui peuvent être aussi bien à l’origine de nos réussites, que de nos échecs.
Comme le disait Henry Ford :
« Que vous croyiez être capable de faire quelque chose ou que vous croyez en être incapable, vous avez raison. »
L’idée, c’est qu’on a souvent tendance à se représenter les choses en fonction de ses propres croyances.
Donc si on est convaincu que les autres ne nous comprennent pas, alors on aura tendance à se voir comme une victime…
Si on est convaincu que tous les hommes sont des salauds, on cherchera à protéger son amie de son nouveau compagnon…
Je parle plus longuement des croyances dans cette vidéo, et surtout de leur lien avec l’affirmation de soi : Ce qu’il faut comprendre pour s’affirmer (et ne plus se laisser manipuler)…
Si vous en avez marre de ne pas être respecté, ou de vous sentir manipulé, alors cliquez sur le lien ci-dessous :
Ce qu’il faut comprendre pour s’affirmer (et ne plus se laisser manipuler)…
MARIANNE écrit :
Bonjour,
J’ai connu ce triangle. Le persécuteur : l’alcoolisme ; la victime : mon mari ; le sauveur : moi… et oui, erreur, je sais. J’étais en fait une réelle victime de situations intolérables. Quand je suis sortie de ce rôle, je me suis épanouie. Mon mari a toujours son « bourreau », mais nos relations sont devenues normales. Le respect et le calme est là, et je n’accepterai pas qu’il en soit autrement. Je suis prête à coopérer si besoin est, mais hors de ce triangle. Je n’ai plus besoin de sauver pour exister, et je n’ai jamais eu besoin d’être une victime, ni dans un rôle, ni dans la réalité.
Ca fait du bien. Merci de vos conseils
Melina écrit :
Très intéressant et bien écrit.
eva écrit :
Et si on se rend compte que l’on tient les trois rôles en même temps, comment réagir? Tout ça est bien entendu vis à vis de mon père, dit pervers narcissique/manipulateur. Bien entendu, je ressens bel et bien mon statut de victime, et c’est celui puis apparaît le plus VRAI et le plus évident. Mais selon les circonstances, et ce qui lui plait, il me fait passer en tant que persécutrice ou sauveuse.
Jero écrit :
Bonjour , votre description correspond à ce que j ai vécu l année dernière
Je suis rentré dans ce schéma malgré moi,voici mon histoire
Le comportement de ma femme ayant beaucoup changé je décide de mettre des micro dans la maison, de la je m aperçois quelle passe c est après midi à téléphoner aa un collègue de boulot (loin d ici heureusement),je me rend compte que l ont ma attribué le rôle du méchant persécuteur, elle et la victime et lui le gentil sauveur,j entend des ignominie à mon sujet,ce monsieur qui ne me connais pas ce permet même de me juger,je parle donc avec madame qui nie tout,je lui met les preuves sous le nez la ne peu plus nie, elle décide donc qu il faut que nous allions voir une conseillère conjugal pour une thérapie de couple qui commence à trois bien-sûr les rôle change je me sens victime, je demande à ma femme d arrêter les bêtise et tout cela continue aucun respect pour mes sentiment aucune emphatie pour mes émotions,je décide donc de mettre fin au jeu je ne veut plus être le sauveur de ma femme met le sauveteur,un après midi je rentre plus tôt prend sont téléphone dans sont sac et la message de celui qui voulais soit disant sauve sont couple(msg humiliant à mon encontre),je le montre à ma femme qui me dit qu’ il aille ce faire voir,je lui demande de lui téléphoner devant moi et qu’elle lui répète d aller ce faire voir ce qu’elle ne fait pas je prend donc mon ordinateur cherche le numéro du bureau à l étranger appel ce monsieur en lui disant que c était terminé m es limité ayant était largement dépassé,ce monsieur me répond simplement bon d accord, il voulais ce rassuré voir si ma femme allé bien au cas où je l aurait frappé et oui je suis le méchant,je lui dit qu’elle le rappeler à une dernière fois des quelle arrivera de l école avec les enfants ce qu’elle fait en lui racontant que j était rentrée en cachette et que j avais pris sont téléphone (je suis encore le grand méchant) et à ma plus grande surprise ce monsieur lui racoche au nez en lui disant qu’elle le ferait chiez avec ces problème,le jeu était terminé il a duré environ une année je n y et jouer que les deux dernier mois,je me suis sentie manipuler,humilier,et le plus malheureux dans tout ca j ai perdu toute confiance envers ma compagne,ma question pensé vous qu il y avait de la manipulation dans cette situation très malsaines ?
Nina écrit :
Bonjour,
Comment faire lorsqu’on a pris conscience que l’on est pris dans ce triangle mais qu’on est incapable de définir dans quel rôle on se trouve?
Je suis tellement perdue 🙁
Nina.
Claire Delune écrit :
Bonjour,
2 remarques sur ce texte.
– Le triangle n’est pas obligatoirement entre 3 personnes, il peut exister entre 3 pays ou 3 peuples.
– Il est relativement fréquent que la victime, pour se sortir de sa situation, devienne un bourreau qui utilisera contre la nouvelle victime des armes similaires à celles qui l’ont fait souffrir précédemment.
L’histoire des siècles passés en est remplie (les relations entre la France et l’Allemagne sont un bon exemple). L’histoire contemporaine en est malheureusement aussi remplie (attitude de la Chine, d’Israël, de la Russie).
Akinacéa écrit :
Bonjour,
Peut-on être une REELLE victime et aussi faire partie du triangle de Karpman ???